Les agences de location de voiture françaises réticentes face aux véhicules électriques ?

Huit des dix principales entreprises de location de voiture française accusent du retard par rapport à l’adoption des véhicules électriques. Ces dix entreprises représentent près de la moitié de toutes les nouvelles voitures immatriculées en France.

Les branches de location de certaines des plus grandes banques et constructeurs automobiles de France accusent du retard par rapport à l’adoption des véhicules électriques, selon une nouvelle analyse de T&E. Aucun des cinq principaux acteurs du marché français – les filiales de location de Renault, Stellantis, Volkswagen, BNP Paribas et Société Générale – n’a dépassé la moyenne nationale de 15 % d’adoption de véhicules électriques pour les cinq premiers mois de 2023. Pire encore, ils sont tous à la traîne derrière l’adoption de voitures électriques à batterie dans les foyers privés, qui s’élève à 18 % en France.

Parmi les cinq premiers, Arval (filiale de BNP Paribas) est la moins performante, avec une adoption de véhicules électriques de seulement 8,5 %. Volkswagen Financial Services et ALD/Leaseplan (société issue de la récente fusion de l’ALD de la Société Générale et de Leaseplan) suivent de près avec une adoption de 11 % et 11,9 % respectivement. Mobilize Financial Services (Groupe Renault) et Stellantis Finance & Services se rapprochent de la moyenne nationale avec une flotte électrique de 14 % et 14,9 %.

L’étude révèle que seules deux sociétés de location – Hyundai Capital France et BMW Financial Services – ont une adoption plus élevée que la moyenne nationale de 15 %. Bien qu’elles représentent 2,5 % du marché total, un rythme que les autres sociétés de location devraient chercher à égaler, note T&E.

Ces chiffres sur les cinq premiers mois de l’année confirment ce qui a été observé en 2022, où sept des dix plus grandes entreprises étaient en retard par rapport à la moyenne nationale en termes d’adoption de voitures électriques pour la location en France.

Stef Cornelis, directeur des flottes électriques chez T&E, déclare : « En raison de leur taille, les sociétés de location ont un énorme pouvoir et une influence sur les voitures que nous louons et conduisons. Mais avec un grand pouvoir vient aussi une grande responsabilité. Malheureusement, le bilan des retardataires de la location est médiocre : en retard sur l’électrification et sans plans sérieux pour changer cela. »

L’étude révèle également que le problème est encore plus important dans le segment de la location d’entreprise. En effet, l’adoption des véhicules électriques dans la location d’entreprise n’est que de 8,5 %, loin derrière la moyenne nationale de 15 %.

Les conclusions de cette étude revêtent une importance particulière car le secteur de la location est le géant méconnu du monde de l’automobile. En 2023, plus de la moitié (52 %) des nouvelles voitures immatriculées étaient louées en France. Et les plus grands acteurs – les 10 entreprises analysées dans l’étude – représentaient 41 % de toutes les nouvelles immatriculations en France. Ces marques ont un rôle crucial à jouer dans le passage à l’électrique, mais elles sont jusqu’à présent à la traîne et ne prennent pas la responsabilité de la grande part d’émissions qu’elles génèrent.

De plus, les plus grandes entreprises de location ne sont pas transparentes quant à la transition de leurs flottes. Lorsqu’on leur pose la question, aucune d’entre elles ne divulgue leur part de véhicules électriques à batterie. Certaines sociétés de location indiquent la part de « véhicules électrifiés », mais cela inclut les hybrides rechargeables qui ont des émissions élevées dans le monde réel. De même, aucune d’entre elles ne s’engage à effectuer la transition vers des véhicules électriques à batterie à 100 %.

Stef Cornelis conclut : « Les sociétés de location telles que la nouvelle ALD / Leaseplan, Arval et Volkswagen Financial Services doivent enfin assumer leur responsabilité, annoncer des objectifs d’électrification ambitieux et être les leaders de la mobilité verte qu’elles prétendent être. Nous ne savons pas si elles font du greenwashing ou du greenwishing, mais elles ne montrent certainement pas l’exemple pour le moment. »

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